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De nouveaux horizons : L'entraînement outremer de Chris Hadfield

L'équipage de l'Expedition 34/35 simule des opérations du Soyouz

Chris Hadfield, Roman Romanenko et Tom Marshburn (NASA) devant le simulateur de capsule Soyouz à la Cité des Étoiles, en Russie, avant leur première simulation à titre d'équipage de la mission Expedition 34/35. (Source : Agence spatiale canadienne.)

Les liens que Chris Hadfield a noués avec le programme spatial russe sont solides et remontent à il y a longtemps. À titre d'unique Canadien ayant séjourné à bord de la station spatiale Mir (il a visité le complexe orbital russe dans le cadre de sa première mission spatiale en 1995), et après avoir travaillé et s'être entraîné intensément en Russie, Hadfield a tissé des liens durables avec ses collègues cosmonautes. Il est donc tout naturel que sa prochaine envolée pour l'espace s'effectue à bord d'un véhicule spatial russe.

Chris Hadfield s'entraîne notamment à la Cité des Étoiles, là où se trouve le Centre de formation des cosmonautes Youri Gagarine. Dans le cadre de sa préparation, il se concentre principalement sur les tâches qu'il aura à réaliser à bord de la fusée Soyouz qui l'emmènera jusqu'à la Station spatiale internationale (SSI), aux côtés du cosmonaute Roman Romanenko et de l'astronaute Thomas Marshburn, de la NASA. À bord du Soyouz, il agira à titre d'ingénieur de vol et occupera le siège de gauche, tout juste à côté de Roman Romanenko, le commandant de la capsule.

En qualité d'ingénieur de vol, Hadfield sera le copilote de Roman Romanenko pendant les phases de lancement, d'amarrage et d'atterrissage du Soyouz. En tout temps il sera prêt à prendre les commandes de l'engin spatial si, pour quelque raison que ce soit, Roman Romanenko devenait incapable d'assumer ses fonctions. Jusqu'à tout récemment, le rôle d'auxiliaire au commandant était toujours assumé par un autre cosmonaute.

« L'engin Soyouz est encore assez méconnu en Amérique du Nord », d'expliquer Chris Hadfield. « Au sein du Bureau des astronautes, seulement quelques astronautes possèdent à la fois les compétences techniques, les habiletés de pilotage et le sens opérationnel nécessaires à l'exploitation du Soyouz. De plus, peu sont capables de parler le russe ».

Le cosmonaute Roman Romanenko (à gauche) et Chris Hadfield avant leur première simulation Soyouz en combinaison de vol, en juillet 2011. (Source : Agence spatiale canadienne.)

Au terme de sa deuxième mission spatiale en 2001, Hadfield s'est installé à plus long terme à la Cité des Étoiles. Au cours des deux années qui ont suivi, il a occupé le poste de Directeur des opérations de la NASA en Russie. Il a coordonné et dirigé l'entraînement des astronautes, supervisé les activités de dotation des postes de soutien et négocié certains changements stratégiques avec des partenaires du Programme de la SSI, et tout ça en perfectionnant son russe.

Alors que Hadfield s'apprêtait à délaisser son rôle opérationnel, l'Agence spatiale canadienne (ASC) a saisi une occasion qui lui a permis de rester en Russie et de s'entraîner pour devenir pilote/ingénieur de vol d'une capsule Soyouz.

« Le plus difficile dans toute cette formation, c'est qu'il n'y avait aucun manuel — ni en russe ni en anglais. Les travaux que j'ai eu à faire en classe, je les ai faits en tête à tête avec un instructeur. J'ai pris une quantité faramineuse de notes », explique-t-il. « Sur le plan académique, l'année a été très exigeante. Mais maintenant, les manuels sont de plus en plus présents ».

En 2009, Hadfield a agi à titre d'astronaute de relève à l'astronaute Robert Thirsk, lequel est devenu le premier astronaute canadien à séjourner plus de six mois à bord de la SSI dans le cadre d'une mission prolongée. Robert Thirsk avait alors voyagé à bord d'une capsule Soyouz pour se rendre jusqu'à la station et revenir sur Terre. Même si Hadfield n'est pas quitté la Terre, il s'est entraîné rigoureusement avec Roman Romanenko qui a servi aux côtés de Bob Thirsk en qualité de commandant du Soyouz et d'ingénieur de vol à bord de la SSI.

« J'ai appris à connaître Roman au cours des dernières années », de dire Chris Hadfield. « Dès la première journée, nous avons travaillé ensemble à l'intérieur de la capsule Soyouz ».

Depuis mai 2010, Hadfield a pris part à plusieurs séances entraînement d'une durée de six à huit semaines chacune à la Cité des Étoiles. Ces séances ont été entrecoupées d'autres entraînements aux États-Unis, en Allemagne et au Japon. Ces séances visent à le préparer à superviser l'exploitation des modules scientifiques Columbus (Agence spatiale européenne) et Kibo (Agence d'exploration aérospatiale japonaise) et à prendre part aux expériences scientifiques qui seront menées dans ces installations.

En 2012, l'entraînement de Hadfield en Russie s'est davantage circonscrit puisqu'il agit à titre d'astronaute de relève à Sunita Williams (en anglais seulement) de la NASA et qu'il se prépare pour sa propre mission.

Chris Hadfield devrait retourner à la Cité des Étoiles à la mi-octobre 2012 pour les simulations de qualification au vol à bord des modules russes de la station et du Soyouz. Hadfield, Roman Romanenko et Tom Marshburn se rendront ensuite à Baïkonour pour les deux dernières semaines avant leur lancement. Ils auront un peu de temps pour relaxer avant d'entreprendre la dernière phase de leur entraînement sur les évacuations d'urgence et de s'envoler pour leur long séjour en orbite.

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