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Miser sur le succès d'Alouette avec ISIS I et II

Le 30 janvier 1969, le satellite canadien ISIS I s'est envolé dans l'espace à bord d'une fusée Delta E depuis la base aérienne de Vandenberg, en Californie. Lancé dans le cadre du Programme de satellites internationaux d'étude de l'ionosphère (ISIS), une initiative canado-américaine, il s'agissait là du deuxième d'une série de trois satellites à se retrouver en orbite après Alouette II. Le lancement d'ISIS I a ensuite été suivi par celui d'ISIS II en mars 1971.

À l'instar de leur prédécesseur, Alouette II, les satellites ISIS ont été conçus pour étudier l'ionosphère et les aurores boréales. Avant l'avènement des satellites de télécommunication, les signaux radio étaient transmis d'un bout à l'autre du Canada en les faisant rebondir sur l'ionosphère, une couche de la haute atmosphère chargée d'électricité. Les transmissions étaient toutefois souvent perturbées par les aurores boréales, un phénomène que les scientifiques cherchent à mieux comprendre depuis longtemps.

R. Uffen, à gauche, président du Conseil de recherches pour la défense du Canada, et J. Chapman auprès des ISIS. (Source : Centre de recherches sur les communications.)

Les satellites ISIS ont emporté des expériences que des laboratoires gouvernementaux et des universités canadiennes et américaines avaient mises au point. Le but : obtenir une meilleure compréhension des processus physiques présents dans l'ionosphère. Ils ont accumulé des données pendant tout un cycle solaire de 11 ans afin d'étudier les réactions de l'ionosphère aux changements du rayonnement solaire.

ISIS à bord de sa fusée de lancement en 1969. (Source : NASA.)

Maquette d'ISIS. (Source : Gouvernement du Canada.)

L'antenne de poursuite d'Alouette / ISIS. (Source : Gouvernement du Canada.)

La recherche spatiale industrielle prend son envol

Les deux satellites ISIS ont été conçus et fabriqués au Canada. C'est le Centre de recherches sur les télécommunications de la défense qui a assuré la gestion du projet alors que le secteur privé s'est chargé de la mise au point de la plupart du matériel. RCA ltée de Montréal a assumé en grande partie la construction des deux satellites, tout en sous-traitant certains travaux à De Havilland et à SPAR. C'est grâce à ce projet que l'industrie canadienne est devenue un partenaire important du Programme spatial canadien.

Percées techniques

ISIS étaient techniquement plus avancés que leurs prédécesseurs par la complexité de leurs systèmes de navigation et la puissance de leur capacité de collecte de données. Les ajouts les plus importants faits à ISIS II ont été deux capteurs optiques, dont un photomètre à balayage de l'Université de Calgary. Ces capteurs ont permis de produire les premières images en plongée de l'ovale auroral tout entier.

ISIS I a été le premier de la série à intégrer des sondes à fréquences fixes balayées comme celles utilisées au sol. Le satellite comportait aussi un ensemble complet d'expériences de mesures directes et un enregistreur pour le stockage des données. Un système permettait d'activer les expériences et l'enregistreur lorsque le satellite n'était pas en vue d'une station de télémesure. L'horloge servait aussi à synchroniser les expériences.

Conception d'artiste de ISIS. (Source : Gouvernement du Canada.)

Réalisations

Les trois satellites du programme ISIS ont réussi une performance quasi parfaite en orbite avec un pourcentage très élevé d'expériences réussies. Les données recueillies ont été à l'origine de plus de 1200 articles scientifiques publiés au cours des années à mesure que les chercheurs en apprenaient davantage sur les processus physiques de la haute atmosphère et de l'ionosphère. Les sujets abordés portaient notamment sur les densités, les températures, les forces des champs magnétiques et les structures de cette région de l'atmosphère. Ces recherches ont fait des Canadiens des chefs de file en matière d'imagerie depuis l'espace et de mesure du plasma ou des particules solaires.

ISIS I et II emportaient des expériences pour l'étude de l'ionosphère et des aurores boréales, phénomène montré ici dans une image prise par le satellite Polar. (Source : NASA.)

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