Campagne de recrutement d'astronautes 2009
En mars 2008, pour la troisième fois dans l'histoire spatiale du pays, l'Agence spatiale canadienne (ASC) s'est lancée à la recherche d'une nouvelle génération d'explorateurs de l'espace.
Plus de 5 350 candidats de tous âges et de tous horizons ont répondu à l'appel. L'ASC a mis leur créativité, esprit d'équipe et forme physique à rude épreuve. L'objectif ultime : déterminer lesquels avaient l'étoffe nécessaire pour exceller et résister aux rigueurs de l'entraînement et des vols spatiaux.
Imaginez un processus d'embauche qui :
- s'étend sur une année,
- est rempli d'essais axés sur des situations potentiellement dangereuses,
- promet de vous éprouver sur les plans physique et psychologique.
C'est exactement ce qu'ont subi les personnes en lice pour devenir astronautes du Canada en 2009. Deux candidats ont été retenus au terme du processus. Voici un aperçu des étapes qui ont ponctué ce processus de sélection hors norme.
L'appel est lancé!
Avec le départ à la retraite de certains astronautes chevronnés du Canada, le moment était venu de recruter de nouveaux membres.
Les Canadiens et Canadiennes au pays et à l'étranger ont été invités à soumettre leur candidature par voie électronique, du 22 mai au 26 juin 2008.
La présélection
Au cours du processus de présélection, les candidats ont dû remplir deux questionnaires exhaustifs pour qu'il soit possible d'identifier ceux et celles qui possédaient les aptitudes de base pour devenir astronautes.
Le comité d'évaluation a passé l'été 2008 à filtrer, évaluer et classer des milliers de demandes d'emploi. Leur mission : dénicher les candidats idéaux.
À la fin d'octobre 2008, seules 79 personnes ont été retenues dans le cadre du rigoureux processus de présélection.
Une « entrevue » pas comme les autres
Les 79 recrues se trouvaient aux quatre coins du monde, notamment aux États-Unis, dont à Hawaï, en France, en Suède, en Afghanistan, en Allemagne et au Japon.
Ainsi, avec l'aide d'établissements canadiens (ambassades, consulats, bases militaires), les évaluateurs ont entrepris un marathon de trois semaines pour rencontrer tous les candidats, par vidéoconférence d'une heure.
Quoi de neuf, docteur?
Quarante-quatre candidats ont par la suite été invités à subir des examens médicaux dans différentes cliniques médicales de bases des Forces canadiennes partout au pays.
Des médecins de l'air leur ont fait passer des examens médicaux semblables à ceux que doivent subir régulièrement les pilotes de chasse.
Simulations et sensations fortes
Les 39 candidats toujours en lice ont été mis à rude épreuve dès la mi-janvier 2009. Au menu : épreuves d'endurance, de force physique et de résistance au stress.
Les astronautes doivent posséder certaines aptitudes essentielles :
- mémoire
- raisonnement
- concentration
- orientation spatiale
- coordination œil-main
- dextérité manuelle
Les candidats ont donc été soumis à des tests écrits et de simulation pour mesurer ces compétences.
Les personnes sélectionnées ont ensuite subi des tests de condition physique en gymnase et en piscine pour mesurer leur :
- endurance
- force physique
- tolérance à l'immersion
- aptitude générale à la nage
Ces aptitudes sont tout aussi essentielles pour devenir astronaute! En effet, les astronautes doivent impérativement être à l'aise dans l'eau. Ils passent d'innombrables heures à s'entraîner en piscine, particulièrement pour l'entraînement aux sorties dans l'espace.
À la mi-février 2009, il ne restait plus que 31 candidats dans la course. Ce qu'ils ignoraient, c'est que les examens les plus ardus restaient à venir.
En mode « survie »
L'espace est un environnement extrême et dangereux, qui ne pardonne aucune erreur. Les astronautes doivent suivre les instructions sans délai et réagir avec compétence.
Pour mesurer la capacité de réaction des candidats astronautes et leur créativité en situations potentiellement mortelles, ils ont été soumis à des simulations de dangers et de lutte contre les avaries.
Dans les installations de la société Survival Systems Training Limited, à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse, chaque candidat a été attaché dans un siège à l'intérieur d'un simulateur de cabine d'hélicoptère.
On a ensuite fourni des instructions de dernière minute sur l'évacuation d'urgence. Puis, après avoir été relâché, l'habitacle de l'hélicoptère s'est écrasé dans une piscine située une vingtaine de pieds plus bas.
Au cours de cette simulation, les évaluateurs ont voulu savoir si les candidats étaient en mesure de suivre des instructions et de s'extraire de la cabine sans paniquer et sans être désorientés. Chaque candidat a effectué l'exercice à trois reprises, chaque tentative étant plus compliquée de la précédente.
Pour terminer, les évaluateurs ont demandé aux candidats de sauter du haut d'une plateforme de plus de 8 mètres (27 pieds) dans une mer agitée reproduite en piscine.
Garder son sang-froid
Pour clore le rigoureux processus d'évaluation, les candidats ont été soumis à des simulations de situation d'urgence :
- incendie soudain
- inondation subite d'eau glacée
- déversement toxique
Échelonnés sur une journée, les scénarios se sont déroulés à l'intérieur d'une maquette de navire, à l'École du génie naval des Forces canadiennes, à Halifax, en Nouvelle-Écosse.
Ces simulations visaient à mesurer la capacité des candidats à travailler en équipe rapidement et efficacement, malgré une fatigue extrême et un potentiel d'hypothermie.
La communication : un prérequis au métier d'astronaute
En mars 2009, la liste est passée de 31 à 16 candidats d'exception.
Après une batterie d'examens médicaux et psychologiques avancés, les finalistes ont dû prouver leur capacité à représenter adéquatement l'ASC.
En effet, les astronautes canadiens doivent, par le biais d'entrevues et d'activités publiques, informer la population canadienne sur les sciences et les technologies spatiales. Ils incitent également les jeunes à poursuivre des études et une carrière dans ces secteurs.
À la suite de cette ronde d'évaluations, les candidats ont rencontré des membres du comité de sélection pour leur entrevue finale, aux bureaux de l'ASC, en avril 2009.
Le fil d'arrivée
En mai 2009, après plusieurs mois d'évaluations exténuantes, le processus de sélection est arrivé à sa phase finale.
Parmi les 79 candidats remarquables présélectionnés, deux candidats hors pair sont parvenus à concrétiser leur rêve : David Saint-Jacques et Jeremy Hansen.
Déterminés à suivre les traces d'astronautes canadiens chevronnés, les deux nouveaux astronautes du Canada ont la chance de consolider le rôle de premier plan que joue le Canada en exploration spatiale et dans la Station spatiale internationale.
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