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EN DIRECT – David Saint-Jacques participe à l'inauguration d'une nouvelle exposition

Description

Publiée le 7 février, 2019

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EN DIRECT – David Saint-Jacques participe à l'inauguration d'une nouvelle exposition

2019-02-07 - L'astronaute de l'Agence spatiale canadienne (ASC) David Saint-Jacques participe à l'inauguration de l'exposition « La santé dans l'espace : l'audace d'explorer », une collaboration entre le Musée de l'aviation et de l'espace du Canada et l'ASC. Cette exposition permet d'examiner et de souligner l'importance des expériences scientifiques en santé pour les futures missions d'exploration spatiale de longue durée et aussi pour l'amélioration éventuelle de la vie sur Terre. (Source : Agence spatiale canadienne.)

Transcription

Christina Tessier :  Bonjour. J'aimerais commencer en soulignant que nous sommes ici réunis sur le territoire ancestral de la nation algonquine Anishinabeg. Il me fait grand plaisir de souhaiter la bienvenue au Musée de l'aviation et de l'espace du Canada à monsieur Peter Schiefke, secrétaire parlementaire du Premier ministre en matière de jeunesse et député de Vaudreuil-Soulanges, au docteur Robert Thirsk, ancien astronaute canadien, et à monsieur Sylvain Laporte, président de l'Agence spatiale canadienne. Bienvenue à l'école Saint-Rémi. Et bonjour aux personnes qui se joignent à nous en ligne.

Je m'appelle Christina Tessier. Je suis la présidente-directrice générale d'Ingenium, Musée des sciences et de l'innovation du Canada. Ingenium administre ce musée ainsi que le Musée de l'agriculture et de l'alimentation du Canada, et le Musée des sciences et de la technologie du Canada. Nos trois musées racontent les nombreuses histoires de gens innovateurs qui ont osé penser différemment.

Ce musée-ci fait le récit des braves Canadiennes et Canadiens qui ont fait briller notre pays dans les domaines de l'aviation et de l'exploration spatiale. Comme vous pouvez l'imaginer, nous sommes très heureux d'avoir un Canadien dans l'espace, David Saint-Jacques, qui se joindra à nous dans quelques minutes.

Nous sommes fiers de notre tradition de partenariat avec l'Agence spatiale canadienne en vue d’intéresser les Canadiennes et Canadiens à nos histoires d'exploration spatiale, de science et de technologie. Ici, au musée, on peut visiter des expositions qui mettent en lumière la vie dans la Station spatiale internationale, où David Saint-Jacques se trouve actuellement, et explorer les réalisations spatiales les plus remarquables de notre pays, notamment le Canadarm, la plus célèbre réalisation technologique et robotique du Canada. 

Nous sommes réunis aujourd'hui pour inaugurer une exposition révélant un aspect moins connu de l'exploration spatiale. Cette nouvelle exposition porte sur certains des dangers pour la santé des astronautes qui séjournent dans l'espace. Elle explique aussi comment la science qui se fait sur la Station spatiale internationale nous permet de mieux comprendre le corps humain et de trouver des solutions aux troubles qui affectent entre autres le cœur, les vaisseaux sanguins ou la densité des os. 

L'exposition comprend aussi des artéfacts et une collection vraiment intéressants, qui illustrent comment le Canada aide les astronautes à rester en santé dans l'espace. Par exemple, vous verrez le traineau pour l'expérience de physiologie spatiale qui a accompagné l'astronaute canadienne Roberta Bondar à bord de la navette spatiale Discovery.  

Je tiens également à prendre un moment pour remercier les formidables équipes de l’Agence spatiale canadienne et, ici, de ce musée, qui ont travaillé à cette nouvelle exposition. Comme les quatre petites étoiles de l'écusson de la mission de David Saint-Jacques, ce sont les personnes dans les coulisses qui rendent les choses possibles.  

Alors, sans plus tarder, veuillez accueillir monsieur Peter Schiefke, pour procéder à l'ouverture officielle de cette nouvelle exposition. 

--- (applaudissements généraux) 

Peter Schiefke : Donc, bon matin tout le monde. C'est un plaisir et un honneur pour moi d'être ici en tant que député fédéral de Vaudreuil-Soulanges, mais aussi au nom du Premier ministre. J'ai parlé avec le Premier ministre puis je lui expliqué qu'est-ce qui se passait ce matin. Puis il a dit : regarde; il faut que tu poses cette question aux jeunes de l'école catholique Saint-Rémi. Puis la question est la suivante : qui d'entre vous veut devenir astronautes? Levez vos mains. Lève la main si tu veux devenir astronaute quand tu seras grand.  

D’accord. Voilà, c'est une question importante. C'est une question importante car -- combien d'entre vous veulent aller sur Mars ou sur la Lune? Levez la main? D'accord, bien -- ce qui est intéressant, c'est qu'il y a moins de mains qui se sont levées pour devenir astronaute, mais chacun d'entre vous veut aller sur la Lune ou sur Mars.   

C'est une question très importante. Pourquoi? Parce que le Premier ministre veut mettre au défi chacun d’entre vous d'être le prochain astronaute qui ira sur Mars et sur la Lune. Les statistiques montrent que nous irons probablement sur Mars ou retournerons sur la Lune d’ici 20 ou 30 ans, et les personnes qui seront ces astronautes sont assises dans cette pièce aujourd’hui. Elles ont ton âge. Ce qui est vraiment excitant.  

Alors, qu'as-tu à faire pour devenir astronaute? Eh bien, il y a deux choses, une dont je vais parler et l’autre que je vais laisser à mon estimé collègue, une personne que j'admire énormément, le Dr Robert Thirsk, qui est astronaute, et qui va vous parler un peu à ce sujet. 

Tout d'abord, vous devez terminer vos études. Combien d'entre vous ont de bonnes notes à l'école? Levez la main? D’accord. Eh bien, si vous voulez être un astronaute, vous devez aller à l'école après le secondaire, pendant environ 10 à 15 ans. Combien d'entre vous pensent que c'est amusant?  

--- (rire général) 

D'accord. Eh bien, c'est ce qu’il faut faire, et je vous encourage tous à rester à l’école, à terminer vos études. C'est ce qui va vous aider à devenir astronaute. 

La deuxième chose, c’est que vous devez être en bonne santé. Vous devez vous assurer d’être en excellente forme, car les astronautes sont en excellente forme, et c'est pourquoi je suis enthousiaste d'être ici, de lancer cette nouvelle exposition sur la santé dans l'espace, et c'est ce dont vont vous parler les astronautes, comme David Saint-Jacques - à qui vous allez parler, y’a rien de plus cool au monde. Et pour faire ça, pour vous expliquer tout ça et pour nous guider à travers tout ça aujourd'hui, c'est un honneur et un privilège pour moi de vous présenter quelqu'un que j'admire - je ne vais pas mentir - un astronaute qui détient le record de l'astronaute canadien ayant passé le plus de temps dans l'espace, qui a volé dans un véhicule spatial russe Soyouz et aussi dans la navette spatiale lors de la mission spatiale STS-78. Je pense ne pas m’être trompé.  

S'il vous plaît, donnez une bonne main d'applaudissements pour le Dr Robert Thirsk.  

--- (applaudissements généraux) 

Robert Thirsk : Wow. Merci, monsieur Schiefke. Je suis très content d'être avec vous tous aujourd'hui. Nous sommes ici pour parler de deux sujets, deux sujets qui me tiennent beaucoup à cœur.  

Premièrement, l'espace - comme vous le savez déjà, je suis astronaute. Et deuxièmement, la santé - et je suis aussi médecin.  

Comme vous tous, je suis impatient de parler à notre ami David Saint-Jacques dans quelques minutes. David s'est envolé vers l'espace le 3 décembre et il est dans l’espace depuis deux mois maintenant, découvrant les merveilles de la vie et du travail à bord de la Station spatiale internationale. Quel privilège, quelle expérience, et c’est le point culminant de sa carrière.  

Vivre dans l'espace c'est incroyable, mais ce n'est pas toujours une partie de plaisir pour notre corps. C'est même dangereux, à cause de l’apesanteur, de l'environnement, et de l'isolement.  

La nature de l'apesanteur - rayonnement ionisant - et l'isolement psychologique doivent être mieux compris afin de rendre le vol spatial plus sûr pour les astronautes du futur, lorsque nous nous aventurerons vers la Lune, Mars et au-delà.  

Comme Peter l'a mentionné, j'ai eu l'occasion de voler deux fois dans l'espace, une fois à bord de la navette spatiale, puis une autre fois à bord de la Station spatiale internationale. La première mission a duré 17 jours et le second vol, six mois. Mais vous savez quoi? Ce n’était pas assez long. Le travail que je faisais me manque. Regarder notre belle planète du point de vue orbital me manque, et surtout mes collègues me manquent. Nous formions une équipe incroyable et nous travaillions très bien ensemble. 

Mais six mois de vol spatial, ça a mis mon corps à rude épreuve. En dépit de l'exercice quotidien, ma capacité aérobique a diminué, ma force musculaire a diminué et mes os ont commencé à se déminéraliser également. Mes yeux et ma vision ont été affectés, puis après six mois, ma famille me manquait, mes amis me manquaient et la nature me manquait.  

La bonne nouvelle est que la Station spatiale internationale peut nous aider à résoudre certains des problèmes que je viens de mentionner. La Station est un laboratoire médical incroyable. Depuis 20 ans, des scientifiques du monde entier utilisent ce laboratoire unique pour étudier toutes sortes de phénomènes, toutes sortes de sciences.  

Et je suis particulièrement fier de nos scientifiques canadiens, qui ont contribué à la recherche en santé dans l'espace, et cette recherche nous aide à mieux comprendre les risques que courent les astronautes lors des vols spatiaux et à réduire l'impact de l'environnement spatial sur le corps humain.  

Et en prime, une grande partie de la recherche, une grande partie des conclusions de la recherche de nos scientifiques canadiens peut réellement aider à résoudre certains problèmes de soins de santé ici, avec des patients sur Terre. 

Alors, David, qui se joindra très bientôt à nous, participe à un grand nombre d'expériences à bord de la Station. Les astronautes sont de parfaits cobayes pour les scientifiques qui étudient les effets de l'espace sur la santé humaine. David a également suivi une routine stricte au cours des deux derniers mois, afin de s'assurer de pouvoir rester en bonne santé pendant qu'il est dans l'espace. Il a suivi un régime alimentaire et un programme d’exercices pour aider, par exemple, à diminuer le problème de perte osseuse et de dégradation musculaire dont nous avons parlé. 

Pour avoir une idée de ce que David fait à bord de la Station, j'aimerais qu'on fasse une petite démonstration. J'aimerais maintenant vous présenter Natalie Hirsch, spécialiste de la nutrition et de l'exercice pour l'Agence spatiale canadienne. 

Natalie était mon coach en nutrition et en exercice avant, pendant et après ma dernière mission, et elle joue maintenant le même rôle pour David. Et elle va maintenant nous guider dans certains des exercices que David fait pour rester en forme dans l'espace.  

Natalie? 

Natalie Hirsch : Merci beaucoup, Bob. 

--- (applaudissements généraux) 

Natalie Hirsch : Je suis très contente d'être ici aussi, aujourd'hui. J'aimerais demander à tout le monde de se lever pour que nous puissions tous faire une démonstration d'exercices ensemble. Et même ceux qui se joignent à nous par Facebook peuvent -- les faire aussi. Nous allons nous mettre debout. Assurez-vous simplement d'avoir assez de place autour de vous pour ne pas vous cogner ni blesser vos collègues. Ce ne serait pas drôle. 

Donc, nous allons commencer par le haut. C’est un échauffement que l’on peut faire sur Terre ou dans l'espace. Et David se joindra à nous un peu plus tard et nous fera une démonstration de caractéristiques uniques de l'espace. 

Alors, tout d’abord, tenez-vous droit et imaginez que l’on vous tire vers le plafond, alors vous avez une bonne posture. Ensuite, vous allez tourner vos mains de manière à ce que vos paumes soient vers l’avant, et nous allons commencer par quelques étirements du cou. Laissez simplement tomber votre oreille vers votre épaule, un côté puis l’autre côté. Ensuite, nous allons tourner la tête d’un côté, puis de l’autre côté. 

Maintenant nous descendons vers les épaules, avec des cercles d'épaule. Roulez simplement vos épaules en arrière, puis nous le ferons également vers l’avant.  

Ensuite, nous allons agrandir ce mouvement et commencer à faire des cercles avec les bras. Alors, c'est parti, vers le haut et en rond, surveillez vos voisins. (rires) -- Je ne veux pas d’yeux au beurre noir. Et il y a Marie-Andrée qui aide aussi, alors elle va suggérer d'autres exercices. S'il n'y a pas assez de place autour de vous, vous pouvez la regarder.  

Donc, nous avons réchauffé nos épaules, maintenant nous allons les réchauffer un peu plus, et notre cerveau, en faisant des cercles avec les bras dans des directions opposées. Alors, commencez avec les bras levés, puis vous allez amener un bras en avant et l’autre en arrière, donc directions opposées, et vers le haut -- génial! Wow! Vous êtes bons! Faisons-le une dernière fois. Et ensuite nous allons essayer l’autre direction. Commencez avec l’autre main devant, un bras vers l’avant, l’autre vers l’arrière, dessinez un grand cercle.  

Sentez-vous votre cerveau travailler, en plus de vos épaules? D'accord. Très bien. 

Ensuite, nous allons faire des exercices avec les hanches. C'est comme faire du cerceau. Nous allons faire des cercles avec les hanches, alors tournez, trois fois, et dans l’autre direction -- très bien.  

Maintenant, nous allons faire des squats. Un squat, c’est comme s’asseoir sur une chaise. Alors, faites comme si vous alliez vous asseoir, vers l’arrière, sur votre chaise -- très bien. Nous le ferons encore quelques fois, chaque fois un peu plus bas. Bob est un expert en squats. Il a fait des squats tous les jours pendant six mois, quand il était dans la Station spatiale, pour garder ses muscles forts.  

Je vais en faire un de plus.  

Ensuite, nous allons faire un peu d'équilibre. En fait, l’équilibre n’est pas un problème en microgravité, mais c’est un problème lorsqu’on revient sur Terre. Donc, nous allons nous tenir sur une jambe. Une fois que vous avez trouvé votre équilibre et que vous pouvez prétendre que quelqu'un vous tire encore vers le haut, commencez à balancer votre jambe d'avant en arrière -- ce qui rend encore plus difficile le maintien de votre équilibre.  

Et ensuite, à la fin, prenez la pose de Superman. C'est donc très facile à faire dans l'espace. Faisons l'autre jambe, debout sur une jambe, et retrouvez votre équilibre. Lorsque vous y êtes, vous pouvez -- wouh! Vous pouvez commencer à balancer votre jambe. Et ensuite vous reprenez la pose de Superman - la pose de Superman. Excellent! 

D'accord. Nous avons le temps pour un autre exercice, pendant que Bob commence à se préparer à communiquer avec David. Nous allons donc faire un exercice de tout le corps. Commencez avec vos bras dans les airs. Maintenant, nous allons nous pencher, toucher nos orteils, puis baisser les hanches. Donc, maintenant vous êtes de nouveau dans cette position de squat. Vos mains vont être ensemble, comme ça, bras dans les airs et debout. Encore une fois, puis nous ferons une pause. Alors, touchez vos orteils, les hanches vers le bas, les mains jointes, les bras en l'air et levez-vous. 

Wow! Vous êtes fantastiques! Excellent. (applaudissements) 

--- (applaudissements généraux)  

Robert Thirsk : Vous pouvez vous asseoir maintenant. La connexion en direct avec David et la Station spatiale va donc commencer dans les prochaines minutes. Nous voyons actuellement le centre de contrôle de mission, à Houston, et nous voyons le directeur de vol et la CAPCOM, qui parlent directement avec l'équipage, le guident à travers le plan, le plan de travail chaque jour.  

Intervenante non identifiée : Station, ici Houston. Êtes-vous prêt pour l'événement? 

David Saint-Jacques : Houston, ici Station. Je suis prêt. 

Intervenante non identifiée : Agence spatiale canadienne, ici le centre de contrôle de mission, à Houston. Veuillez appeler la Station pour un contrôle vocal.  

Robert Thirsk : Station, ici Ottawa, au Musée de l'aviation et de l'espace du Canada. Comment nous entendez-vous? 

David Saint-Jacques : Bob! Je vous entends fort et clair. Comment vas-tu, mon ami? 

Robert Thirsk : Bonjour, David. Heureux de parler avec toi. Plusieurs élèves d'Ottawa et moi, nous étions en train d'effectuer une séance d'exercices avec notre copine Natalie Hirsch. Natalie? 

Natalie Hirsch : Bonjour, David. C'est vraiment un plaisir de te voir. Nous avons fait une séance d’exercices et nous avons encore deux exercices à faire et nous espérons que tu peux te joindre à nous.  

David Saint-Jacques : Oui, bien sûr. Alors, vous avez constaté à quel point coach Natalie est stricte. Elle est mon entraîneuse ici et elle me garde en forme.  

Natalie Hirsch : Nous allons donc faire deux autres exercices. Le premier en est un où nous allons étirer le devant de nos jambes. Donc, vous allez prendre une jambe -- oui, tout le monde peut se lever et l’essayer. C’est bien.  

Donc, un pied en arrière, pour que votre talon touche vos fesses, et vous devriez sentir un bon étirement à l'avant de votre jambe, et nous allons attendre que David nous fasse une démonstration également. Bon travail, David! (rires)  

--- (rire général) 

Natalie Hirsch : D’accord. Et nous pouvons changer de jambe et -- (rires)  

--- (rire général) 

Natalie Hirsch : Comme vous pouvez le constater, c'est beaucoup plus facile dans l'espace. (rires)

D’accord. Nous allons faire un autre exercice, nous allons faire le chiffre 4. Donc, pour nous tous sur Terre, nous allons croiser une cheville sur notre autre genou, faire un chiffre 4 avec nos jambes, puis nous allons nous asseoir vers l'arrière, comme si nous nous asseyions sur une chaise encore. C'est un autre bon exercice d'équilibre.  

D'accord. Cela a l'air tellement plus facile dans l'espace, n'est-ce pas? (rires)

 

Wow! Bien, et faisons-le avec l'autre jambe. (rires)  

--- (rire général) 

Natalie Hirsch : Parfait. Bon travail, tout le monde! Merci, David, pour la démonstration.  

Robert Thirsk : Merci, Natalie. Merci, David, pour la démonstration d'exercice hors du commun. (rires)  

--- (rire général)  

Robert Thirsk : David, je ne veux pas interrompre ton moment zen, mais nous avons quelques questions pour toi. Peux-tu nous dire quels exercices tu fais dans l’espace pour contrer les effets de l’apesanteur? 

David Saint-Jacques : Donc, essentiellement, notre programme d’entraînement ici est composé de quatre éléments, je pourrais dire. Les étirements, bien sûr, qui sont très importants - vous en avez eu une bonne démonstration aujourd'hui. C'est un peu différent que sur Terre, mais nous en faisons. C’est très important.  

Et ensuite, nous voulons garder le système cardiovasculaire fort. Nous avons un vélo stationnaire qui ressemble beaucoup à ceux qu’on retrouve sur Terre, sauf qu’il n'a pas de siège. Pas besoin de s’asseoir, bien entendu.  

Et aussi un tapis roulant, pour nous entraîner à courir. C'est important pour deux raisons : premièrement parce que nous portons un harnais avec des ressorts puissants pour nous tirer vers le bas, si on peut dire, cela ajoute du poids sur notre colonne vertébrale, notre système squelettique, nos os, et ça les garde forts. Aussi, ça permet de pratiquer le mouvement dont nous avons besoin pour marcher et courir, de sorte que lors du retour sur Terre, nous nous rappellerons comment marcher.  

Et troisièmement, nous avons un appareil de musculation à usage général. Bien sûr, il n’y a pas de poids, car ce serait très facile, non? Avec des haltères, dans l'espace. Nous luttons plutôt contre la pression exercée par un piston, et c’est ce que nous utilisons pour entraîner le haut de notre corps, nos épaules, nos bras, nos jambes, nos mollets, tous les muscles de notre corps que nous pouvons travailler avec cette incroyable machine appelée ARED. Et grâce à cela, nous revenons sur Terre -- je ne sais pas quelle a été ton expérience, Bob, mais j'espère revenir sur Terre avec le sentiment que je ne suis pas affaibli par ce séjour dans l'espace.  

Robert Thirsk : Bonne question. Trouves-tu que ton corps, après deux mois dans l'espace maintenant, s’est adapté? Ton esprit, tes muscles, ton cœur, est-ce que tout s’est adapté à la vie en apesanteur? 

David Saint-Jacques : Complètement, tout un changement. Quand je suis arrivé, c'était vraiment très drôle parce que dès que j'étais à l'envers, j'étais perdu. Je ne savais pas où aller. Et au début, comme la plupart des astronautes la première fois, j’étais très mauvais pour me déplacer, je m’écrasais contre les murs en me promenant. Maintenant, je peux naviguer très rapidement. Je sais où je suis. Je ne casse jamais rien.  

Et aussi, je trouve que -- au départ, j'étais très congestionné. Vous savez, lorsqu’on est debout sur Terre, l’effet de la gravité attire la -- la majeure partie du sang vers le bas et le corps est habitué à pousser plus fort pour amener du sang à la tête. En arrivant dans l'espace, il n’y a plus cette tendance, si l’on veut, l'effet de la gravité. Et ainsi -- mais le corps continue de pousser plus fort vers la tête, et on se retrouve avec une grosse tête enflée rouge et de minuscules sortes de jambes minces et blanches. Et -- mais au bout d'un moment, cela s'estompe et on redevient normal. Donc, même la congestion est partie.  

Donc, oui, après deux mois, j’ai le sentiment que c’est normal, maintenant, comme si de rien n'était.  

Robert Thirsk : Alors, nous avons parlé de l'apesanteur, de l’effet de l’apesanteur sur les muscles, les os, mais ce n'est pas le seul facteur qui affecte la santé en orbite. Le rayonnement ionisant est une autre préoccupation. Je sais que, sur Terre, l'atmosphère nous protège du rayonnement, mais as-tu été exposé à du rayonnement dans l'espace? As-tu fait de la surveillance de niveaux de rayonnement? 

David Saint-Jacques : Donc, oui, nous ne sommes pas protégés ici par le -- par notre atmosphère, comme tu l’as dit. Nous sommes encore un peu protégés par le champ magnétique terrestre, mais beaucoup moins. Chaque astronaute -- nous portons un petit moniteur de rayonnement en tout temps. Cela ressemble à -- je ne sais pas. Cela ressemble à un petit carré de plastique, comme ceci, que nous portons sur nous, qui mesure le rayonnement.  

Mais l'effet du rayonnement, c'est très intéressant. J'aurais aimé que vous ayez vu ça aussi. La nuit, quand on ferme les yeux, on peut parfois voir le rayonnement cosmique atteindre l'arrière de l’œil, la rétine, ce qui provoque un éclair et, au milieu de la nuit, on voit des éclairs. À quelques minutes d’intervalle, on voit un éclair comme cela. C'est le rayonnement qui frappe les yeux. 

Une autre chose à laquelle nous pensons est quand il y a -- parfois le rayonnement s’intensifie ou s’atténue avec -- en fonction de l'activité du Soleil. Et c’est peut-être une raison d’être plus prudent et peut-être de passer plus de temps dans les zones de la Station qui sont mieux protégées.  

Ce sont nos petites chambres, aux murs légèrement plus épais, qui nous protègent du rayonnement.  

Robert Thirsk : Je crois comprendre que les scientifiques canadiens s'intéressent à la dissymétrie du rayonnement, à la surveillance du rayonnement, et qu’il y a quelques semaines, tu as déployé des moniteurs canadiens dans toute la Station. Pourrais-tu nous parler un peu de cette expérience? 

David Saint-Jacques : Oui. C’est une expérience extra qui utilise une technologie ancienne qui est très, très fiable et qui a été modernisée. Il s’agit d’un détecteur à bulles. Les petites ampoules contiennent une substance qui, lorsqu'elle est frappée par le rayonnement, crée une petite bulle de gaz qui reste emprisonnée dans cette substance ressemblant à une gelée. Et puis, avec un microscope, on peut compter les bulles et cela dit combien de rayonnements il y a eu. Donc, ce qu’on appelle dissymètre à bulles, nous en avons réparti autour de la Station et récemment, mon collègue russe, Oleg, a utilisé l'équipement spécial pour compter toutes ces bulles, et nous sommes impatients d'apprendre les résultats.  

Robert Thirsk : Ici, au Musée de l'aviation et de l'espace du Canada, nous examinons l'impact de l'apesanteur et du rayonnement sur la santé humaine dans l'espace, mais nous examinons également l'isolement psychologique. Y a-t-il des problèmes de santé liés à la vie dans l’espace dans un lieu aussi reculé, sur votre mental, sur votre bien-être?  

David Saint-Jacques : Oui, tout à fait. Il ne faut pas oublier cela, et peut-être qu’en fin de compte, c'est l’aspect le plus important du maintien des humains en environnement d’exploration, pas seulement par ici, mais aussi des personnes se trouvant à bord de sous-marins ou à longue distance -- comme en déploiement.  

Donc, le problème qu’on développe ici est que tout est un peu pareil tous les jours. Cela peut parfois être déprimant si on ne fait pas attention. On est très, très loin des personnes qu’on aime sur Terre et cela peut nous rendre triste, peut-être. On est toujours avec les mêmes personnes à bord, donc si un conflit survient, cela peut être -- on n'a nulle part où aller. Il faut y faire face.  

Donc, c'est un défi. Nous nous préparons beaucoup pour cela, en tant qu'astronautes, et je suis sûr que Bob, tu as des histoires à raconter à ce sujet également, mais nous participons à des expéditions sur Terre avec d'autres astronautes, pendant de longues durées avant, pour nous habituer à cette notion que -- vous savez, les personnes les plus importantes actuellement sont les quelques personnes qui sont ici avec moi, et je dois m'entendre avec elles, et c'est la clé de notre succès, car nous ne pouvons pas bien fonctionner, bien sûr, si nous ne sommes pas heureux, et nous ne pouvons pas être heureux si nous ne nous entendons pas avec les gens qui nous entourent. 

Robert Thirsk : Merci, David, pour cette belle discussion. Merci de nous avoir partagé ton expérience.  

David, il y a une salle remplie d'élèves curieux et aussi de médias, ici, au Musée. Aimerais-tu les entendre? Nous avons beaucoup de questions pour toi. 

David Saint-Jacques : Allez-y. J'aime toujours répondre aux questions.  

Interlocuteur non identifié : Bonjour, David, quelle est l'application possible des résultats obtenus par vos recherches sur le vieillissement de la population, des problématiques associées, comme la densité des os, le durcissement des artères?  

David Saint-Jacques : Oui, alors la raison pour laquelle c'est tellement intéressant de faire de la recherche médicale en orbite, c'est parce qu'être dans l'espace, dans le fond, ce n'est pas bon pour la santé. Ça a plein de -- on a évolué sur Terre pendant des millions d'années, avec l'effet de la gravité. Quand on enlève ça, presque tous les systèmes du corps humain sont débalancés. Les os s'affaiblissent. Les muscles s'affaiblissent. On perd le sens de l'orientation. La mémoire est affectée aussi. Il y a le système immunitaire -- des effets sur le système immunitaire. Et globalement, ça ressemble à une espèce de vieillissement accéléré, qu'on subit, réversible en partie quand on revient.  

Mais ce qui est intéressant c'est que tous les effets qu'on ressent, les astronautes à bord, tous les problèmes de santé qu'on développe, c'est presqu'équivalent à des maladies qu'on a sur Terre - très, très semblables. Donc, en étudiant les problèmes que développent les astronautes, qui se développent très rapidement chez des gens plus jeunes et en santé, on peut de manière très isolée, très spécifique, étudier la maladie qui lui ressemble, et ça fait de nous un peu des cobayes idéaux pour la recherche médicale. 

Interlocuteur non identifié : Merci beaucoup.  

Gavin : Bonjour, David. Mon nom est Gavin et j'aimerais te demander une question. Quand tu es malade dans l'espace, comment ton corps réagit-il? 

David Saint-Jacques : Oui, Gavin. Alors, il y a des différences dans l'espace, quand on est malade. Par exemple, évidemment, si on se frappe, si on saigne, le sang ne va pas vouloir tomber. Il va rester là. Alors, c'est plus --  

Alors, comment on fait pour traiter les maladies ici? On a une petite pharmacie. Tout le monde est entraîné à bord. Moi, je suis médecin, mais ce n'est pas tous les astronautes qui sont médecins. Mais ceux qui ne le sont pas sont tous entraînés à être capables de répondre aux urgences médicales. Donc, on est tous entre bonnes mains. On a ce qu'il faut pour répondre à des gros problèmes cardiaques, pour les fractures, pour faire -- des antibiotiques. Donc, on est pas mal bien équipés.  

Mais le plus important, évidemment, c'est d'être prudent. D'être prudent pour ne pas tomber malade. On est prudent pour les infections. On est en quarantaine avant de venir en orbite. On est très prudent ici à bord, pour ne pas se faire mal. C'est ça, si on veut --  

Évidemment, la chose la plus importante pour rester en bonne santé, c'est d'être prudent et de respecter son corps, respecter ses limites.  

Audrey : Bonjour, David. Mon nom est Audrey et j'aimerais moi aussi vous demander une question. Avez-vous parfois des conflits entre astronautes dans l'espace? 

David Saint-Jacques : Très bonne question, Audrey, très importante. Oui, évidemment, dès que les êtres humains -- et qu'il y a des relations, il y a des conflits, c'est sûr. On est un peu, nous, les astronautes, en mission comme ça, on est un peu comme des frères et des sœurs qui vivons ensemble. Alors, même si on s'aime beaucoup puis on se respecte beaucoup, puis on aime ça être ensemble puis travailler ensemble, des fois il y a des conflits. Des fois il y a des chicanes. Alors, on en parle. L'important c'est de s'en parler, de trouver un terrain d'entente et de régler ça, et de redevenir dans le droit chemin. 

Donc, les conflits, ça fait partie de la vie. C'est normal. Il ne faut pas les éviter. Il faut les accepter, y faire face, trouver une solution. Donc, c'est une partie très importante de notre vie à bord, de toujours s'assurer qu'il n'y ait pas de conflits cachés ou secrets, et qu'on se parle de tout très clairement.  

Chloé : Bonjour, David. Mon nom est Chloé et voici la question que je vais te poser : qu'est-ce qui est le plus éprouvant ou difficile pour toi dans l'espace? Et est-ce que tu te sens seul? 

David Saint-Jacques : Oui, Chloé. Alors, tu sais, pour moi, le plus difficile c'est que moi, j'ai une famille. Je suis papa. J'ai trois enfants, et je m'ennuie beaucoup d'eux. Donc, c'est ça qui est le plus difficile. J'aimerais ça pouvoir inviter les gens que j'aime pour venir me voir. J'aimerais ça que ma famille puisse venir ici, que mes amis puissent venir ici. Ici, on ne peut pas. 

Donc, ça, c'est la partie la plus difficile, c'est de se sentir très, très loin des gens qu'on aime, très loin de notre vie sur Terre. Mais on peut leur parler, donc je leur parle beaucoup. On fait des vidéos beaucoup, et puis on peut -- je peux -- comme ça on garde un contact -- même si on n'est pas contact direct on peut garder un contact émotif quand même, et c'est ça qui est le plus important.  

Lauren : Bonjour, David. Mon nom est Lauren et c'est quoi les rayonnements cosmiques et qu'est-ce que ça fait à ton corps? 

David Saint-Jacques : Alors, les rayonnements cosmiques c'est des petites particules élémentaires, comme des électrons ou des protons, qui viennent de très, très loin, qui viennent du fond, fond, fond de l'univers. Il y en a d'autres qui viennent du Soleil directement, et qui normalement sont -- on est protégé sur Terre, l'atmosphère, la ceinture de champ magnétique puis après ça l'atmosphère arrêtent la plupart de ces radiations-là, et on est protégé.  

Ici, dans l'espace, on est moins protégé. On a juste les murs de notre Station spatiale pour nous protéger. Ils ne sont pas très épais. Et quand ces radiations-là frappent notre corps elles peuvent faire des changements à notre ADN, à notre code génétique, et souvent, des changements au code génétique, ce n'est pas grave, le corps peut le réparer, ou si c'est une partie de notre code génétique qui n'est pas très importante, ça ne change rien. Mais des fois, si tu n'es pas chanceux, c'est comme ça que ça peut commencer, un cancer. Donc, c'est ça, le plus gros risque, peut-être, relié aux radiations. C'est que ça peut faire des changements génétiques qui peuvent un jour mener à un cancer. Donc, c'est pour ça qu'on fait très attention aux radiations ici.  

Samuel : Bonjour, David. Mon nom est Samuel, et ma question est : Comment te déplaces-tu ou t'orientes-tu à bord de la Station spatiale? 

David Saint-Jacques : Alors, pour se déplacer c'est très différent de sur Terre. On est un peu comme des singes dans les arbres. On se déplace seulement avec les mains, comme ça, en agrippant les poignées, et avec nos pieds, des fois, on transporte des objets. Ça fait que si j'ai quelque chose à amener je vais le prendre avec mes pieds, puis je me déplace comme ça, avec mes mains. 

Et pour m'orienter, bien, ce n'est pas très grand, la Station, alors maintenant je la connais par cœur. Donc, je me déplace comme ça. L'important c'est d'être capable de reconnaître où est-ce qu'on est, même si on est sur le côté, même si on est à l'envers. C'est ça qui est le plus difficile au début, on devient très désorienté dès qu'on change de direction. Mais après quelques mois c'est facile pour moi. 

Alissa : Bonjour, David. Je m'appelle Alissa et voici ma question : au retour sur Terre qu'est-ce qui sera le plus difficile pour toi? Par exemple, auras-tu de la difficulté à marcher ou courir? Est-ce que ce sera plus difficile de manger ou de bien digérer?  

David Saint-Jacques : Alors, quand on revient sur Terre, oui, il y a des effets physiques qui sont assez difficiles. On m'a prévenu. D'abord, la gravité fait que notre sang a tendance à tomber dans nos jambes, quand on revient sur Terre. Ça fait qu'on peut s'évanouir très facilement, parce qu'on manque un peu de sang à la tête -- ou!!! C'est comme quand on se lève trop vite.  

Donc, ça, au début ça peut prendre à peu près quelques jours, quelques semaines avant d'avoir toujours assez de pression dans la tête pour ne pas s'évanouir.  

Après ça, bien, il y a le sens de l'équilibre. Ici, dans l'espace, j'ai perdu le sens de l'équilibre, parce que ça ne sert à rien, alors mon corps a comme oublié -- mon cerveau a oublié comment ça marche, l'équilibre, mais quand je vais revenir sur Terre il va falloir que je tienne la main d'un ami pour marcher pendant quelques jours, parce que je vais facilement tomber ou peut-être même avoir mal au cœur si je bouge la tête trop vite. 

Ça, c'est deux grosses différences, l'équilibre et puis les problèmes de pression dans la tête.  

Ensuite, bien, si -- maintenant, je fais beaucoup d'exercices, grâce à mon entraîneure, Natalie, donc je réussis quand même à rester fort, mais c'est très important parce que si on ne fait rien dans l'espace, si on ne fait aucun sport, on va devenir très faible, parce qu'ici, tout est très léger et même un objet très lourd il ne pèse rien, ici, alors notre corps, nos muscles et nos os vont s'affaiblir si on ne fait rien. Donc ça, c'est important si on veut rester fort, de faire de l'exercice. 

Elizabeth Howell : Bonjour, David, Elizabeth Howell de Space.com. Probablement que, tout comme moi, vous avez grandi en regardant Star Trek. Quelle technologie médicale sur la Station spatiale est encore plus cool que celle de l'avenir montrée dans Star Trek? Merci. 

David Saint-Jacques : Salut, Elizabeth. Heureux de vous parler. En fait, en ce qui concerne le matériel médical, à la Station, nous sommes plutôt conservateurs, je dirais. Nous -- vous savez, il existe une technologie médicale de pointe sur Terre et c'est ce que nous utilisons ici.  

Il y a -- parfois, parce que nous n'avons pas tout le matériel dont nous avons besoin, nous nous creusons la tête et nous inventons de nouvelles méthodes sur la Station qui sont ensuite utilisées sur Terre. Par exemple, il y a quelques années, les gens ont commencé à se dire : hum... nous n'avons pas d'appareil à rayons X, ici, dans l'espace. Comment pourrions-nous savoir si quelqu'un a un trou dans les poumons après avoir reçu un grand coup à la poitrine, sans appareil à rayons X?  

Nous avons donc trouvé un moyen dans l’espace, en utilisant un appareil d'échographie - parce que c’est tout ce que nous avions. Mais maintenant, c'est ce que nous faisons sur Terre, pour détecter des poumons perforés, nous utilisons un appareil d'échographie. C'est donc un exemple d'une idée développée dans l'espace que nous pouvons utiliser sur Terre.  

Une autre technologie intéressante est un chandail que nous portons, qui mesure notre rythme cardiaque, notre température corporelle, notre pression artérielle, et ce chandail est un prototype que j'ai, fabriqué par une entreprise canadienne, que j'ai récemment essayé, et nous espérons donc que cela deviendra un produit très commun. Ce serait très utile pour les personnes déployées, les militaires, par exemple, ou les personnes qui sont -- les personnes âgées coincées à la maison qui ont des difficultés à se rendre à l'hôpital. Leur santé pourrait être contrôlée à distance, ce genre de choses. 

Anena Vagela : Bonjour, David. Je suis Anena Vagela du Ottawa Citizen. Je me demandais : Quelle est la chose la plus difficile à décrire à propos d'être dans l'espace? 

David Saint-Jacques : Ah; bonne question. Vous savez, je pense que c'est cette vue par la fenêtre. L'incroyable beauté de la planète Terre, c’est tellement touchant. Chaque fois que j'ouvre ces volets sur la coupole, notre plateforme panoramique -- notre plateforme d'observation, et que je vois cette belle planète, qui tourne doucement dans le noir velouté de l'espace, entourée de cette sorte de halo bleu vif. C'est l'air qui nous protège de l'espace et qui abrite toute la vie. Et les motifs de nuages et de tonnerre, c'est vivant. On peut voir que ça respire presque. C’est si beau. C'est -- cela a changé ma vision de la vie, d'avoir vu cela.  

Robert Thirsk : Merci, David. C'est tout le temps, malheureusement, que nous avons avec toi aujourd'hui. Merci à tous pour vos questions très pertinentes à David.  

David, merci de ta connexion avec nous. Tu es un excellent ambassadeur pour le Canada. Sois prudent et reste en santé. Au revoir.  

--- (applaudissements généraux) 

David Saint-Jacques : Merci.

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