L'astronaute David Saint-Jacques explique la mission ASTRO-H
Description
Publiée le 17 février, 2016
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L'astronaute David Saint-Jacques explique la mission ASTRO-H
2016-02-17 - L'astronaute de l'Agence spatiale canadienne David Saint-Jacques explique comment l'observatoire spatial ASTRO-H (Hitomi) révèlera les phénomènes les plus cataclysmiques de l'Univers. Il décrit également le rôle du système de mesure au laser canadien à bord d'ASTRO-H. (Sources : Agence spatiale canadienne, JAXA.)
Transcription
David Saint-Jacques : ASTRO-H, c’est un télescope spatial japonais qui observe l’Univers en rayons X. Qu’est-ce que ça veut dire?
Depuis le début de l’humanité, on regarde le ciel avec nos yeux. Après, on a appris à le regarder avec les ondes infrarouges, les ondes ultraviolettes, les ondes radio, les micro-ondes. Et récemment, on commence à utiliser les rayons X. Les rayons X, c’est des rayonnements à très haute énergie. Ce que l’on voit dans le ciel qui est émis en rayons X, c’est la signature d’évènements cosmiques à très haute énergie : la collision entre deux trous noirs, ce qu’il y a au centre d’une galaxie, l’explosion d’une étoile, des évènements vraiment dramatiques qui émettent des rayons X invisibles avec les yeux évidemment. C’est le même rayon X qu’on prend à l’hôpital pour trouver une fracture, mais là, c’est des rayons X émis par le ciel. Sur Terre, on ne peut pas les détecter. À cause de l’atmosphère, c’est bloqué, donc on peut seulement le voir à partir d’un télescope sur un satellite, en orbite, à l’extérieur de la Terre. Donc ça fait plusieurs fois qu’on en envoie, des télescopes spatiaux en rayons X, mais c’était assez primitif, si l’on veut. Ça marchait, mais ça faisait une image avec de gros pixels en noir et blanc, pas très sophistiquée. ASTRO-H, la toute dernière technologie, ça va faire des images à très haute résolution, donc de plus petits pixels, et ça va regarder les rayons X en différentes fréquences, donc ça va faire une image en couleurs, si l’on veut, ou l’équivalent d’une image en couleurs en haut résolution au lieu d’une image avec de gros pixels en noir et blanc. Donc on va avoir une vision sans précédent de l’Univers à haute énergie.
Et le Canada a participé à ça. Donc en échange, c’est comme une coopérative, pour que nos scientifiques aient accès aux données, il faut qu’on contribue quelque chose. Ce qu’on a contribué, nous, c’est un système qu’on appelle de métrologie. Qu’est-ce que ça veut dire? Il est très gros, ce télescope, trop gros pour rentrer dans la fusée. Donc, au lancement, il est plié... il est plié en deux. On le lance en orbite, quand il arrive en orbite, il se déploie, il s’étire. Mais vu qu’il s’étire, c’est un peu mou, ça risque de bouger, de se tordre et ce n’est pas bon pour un télescope de se tordre et de bouger. Alors le Canada a contribué un système qui mesure la position de l’autre bout du télescope pour qu’on soit capable de corriger les données en conséquence, pour avoir des données parfaites, si on veut. C’est comme si on avait fourni des lunettes au télescope pour s’ajuster à ces déformations.
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