Un petit transistor qui enregistre les niveaux de rayonnement
Résultats
Mené par l'entreprise Thomson Nielsen (2002-2003), le projet EVARM a permis de mesurer le rayonnement auquel les astronautes sont exposés lorsqu'ils sortent dans l'espace. Sur certaines parties du corps, ils reçoivent des doses de rayonnement de 6 à 25 fois plus élevées que les travailleurs de l'industrie nucléaire. Ce projet a permis d'améliorer un détecteur de rayonnement maintenant utilisé dans plus de 1 000 centres d'oncologie dans le monde. Cet appareil permet de mieux protéger le personnel chargé des traitements de radiothérapie ainsi que de cibler et mesurer les doses de rayonnement destinées aux tumeurs.
Mesurer le rayonnement : une question de survie
L'expérience EVARM a permis de mesurer les doses de rayonnement auxquelles sont exposés les organes les plus sensibles : la peau, les yeux, la moelle osseuse et les organes lymphatiques. Le blindage de la combinaison spatiale influe directement sur la quantité et la nature du rayonnement que les astronautes reçoivent. Une surexposition peut brûler la peau, causer des cataractes du cristallin, occasionner une diminution du nombre de cellules sanguines et augmenter les risques de cancer de la peau.
Doses limites d'exposition au rayonnement pour les travailleurs et doses maximales autorisées pour les astronautes.
Le tableau montre que les astronautes reçoivent, comparativement aux travailleurs, des doses six fois plus élevées à la peau, treize fois plus élevées aux yeux et vingt-cinq fois plus élevées aux organes hématopoïétiques (là où se forment les globules).
Le rayonnement a été mesuré au moyen de trois dosimètres qui ressemblent à de petits badges. Ces dosimètres, qui sont en fait des transistors nommés MOSFET (transistor à effet de champ métal-oxyde semiconducteur), étaient portés dans des poches sous la combinaison spatiale de l'astronaute. Ils ont servi à enregistrer les données qui ont été transférées à un ordinateur portatif puis aux chercheurs.
Améliorer les combinaisons spatiales
Les mesures enregistrées au cours de multiples activités extravéhiculaires ont été analysées. Ces analyses ont tenu compte de divers facteurs : le moment et l'emplacement de la sortie spatiale ainsi que l'orbite et l'altitude de la Station spatiale internationale. La proximité de celle-ci est aussi un facteur qui a été considéré car la Station peut bloquer le rayonnement et influencer les résultats de l'expérience.
Les chercheurs prévoyaient qu'elles seraient parfois dix fois plus élevées qu'à l'intérieur de la Station spatiale. L'information recueillie contribue à identifier quelles parties du corps humain sont exposées aux niveaux de rayonnement les plus élevés afin d'améliorer le blindage des combinaisons spatiales.
Une technologie utile dans le traitement du cancer
La technologie utilisée dans le cadre de l'expérience EVARM et les résultats obtenus ne serviront pas seulement à l'industrie spatiale. Des dosimètres semblables au MOSFET sont déjà utilisés dans les traitements contre le cancer. Grâce à leur petite taille, ils peuvent être déposés sur n'importe quelle partie du corps pendant une séance de radiothérapie. Ils aident les praticiens à cibler les tumeurs cancéreuses en fournissant des données en temps réel sur les doses de rayonnement qui atteignent les organes.
Les blindages conçus pourront également servir à protéger les personnes qui travaillent dans des zones à haut niveau de rayonnement, telles les installations nucléaires.
- Date de modification :