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La mission SWOT : à la découverte des secrets des océans, des lacs et des cours d'eau du Canada

Un nouveau satellite – qu'un chercheur d'Environnement et Changement climatique Canada a qualifié de « révolutionnaire » – dévoilera les secrets des océans qui bordent le Canada et des lacs et cours d'eau de l'ensemble du pays, y compris là où l'accès est trop difficile ou trop coûteux.

La mission SWOT de topographie des surfaces d'eau océaniques et continentales des États-Unis (NASA) et de l'Europe (Centre national d'études spatiales et Centre spatial du Royaume-Uni) est réalisée en collaboration avec le Canada (technologies de l'ASC). Ce satellite perfectionné collectera des données sur 90 % des eaux de surface de la Terre – une surface que nous avons à peine effleurée!

Comme l'eau est abondante au Canada, notre pays tirera de grands avantages de cette mission satellitaire. Les experts auront accès à des données détaillées pour orienter des décisions importantes sur les changements climatiques, les habitats marins, le transport maritime, les inondations, le confinement des déversements d'hydrocarbures, la recherche et le sauvetage, l'hydroélectricité, les pêches, et plus encore.

Voici cinq régions que nous estimons importantes à des fins scientifiques et de conservation.

Détroit d'Hécate

Partie sud de l'archipel Haida Gwaii.

Partie sud de l'archipel Haida Gwaii, vue de l'espace. À gauche, le Pacifique, et à droite, le détroit d'Hécate. (Source : Union européenne, programme Copernicus; contient des données de la mission Sentinel-1 traitées par Sentinel Hub.)

Le détroit d'Hécate est une voie d'eau peu profonde entre l'archipel Haida Gwaii et la côte de la Colombie-Britannique. Très fréquenté par les navires, le détroit est un écosystème marin à la faune et à la flore riches.

On y trouve de nombreuses espèces de poissons, comme le saumon du Pacifique. Il contient aussi de rares récifs d'éponges siliceuses qui se sont formés après la dernière période glaciaire, d'une hauteur équivalente à huit étages à certains endroits. Le détroit d'Hécate et le bassin de la reine Charlotte ont récemment été désignés comme zone de protection marine.

À l'heure actuelle, un réseau d'instruments mesure les courants océaniques, le niveau de la mer ainsi que la température et la salinité de l'eau. Ces instruments seuls ont une portée limitée, mais quand leurs données seront combinées à celles de la mission SWOT, les océanographes auront une vue d'ensemble complète de la côte ouest du Canada.

Delta Paix-Athabasca

Le delta Paix-Athabasca vu de l'espace.

Le delta Paix-Athabasca vu de l'espace. (Source : ESA.)

Ce delta formé à la convergence de deux rivières se trouve en très grande partie dans le parc national Wood Buffalo, en Alberta, le plus grand du Canada. C'est un site du patrimoine mondial de l'UNESCO, reconnu pour ses oiseaux migrateurs et ses bisons.

Cet écosystème unique où les conditions varient du tout au tout – des inondations aux sécheresses – assure la subsistance de communautés autochtones depuis des siècles. Le delta est constitué d'un réseau complexe de lacs, de cours d'eau et de terres humides, ce qui en fait une zone idéale pour faire la démonstration des capacités du satellite de la mission SWOT.

Vu l'étendue du delta, il est difficile de l'étudier dans son intégralité seulement en allant sur le terrain. La mission SWOT changera la donne : les hydrologues pourront alors observer toute la région depuis l'espace.

Rivière Saskatchewan Nord

La rivière Saskatchewan Nord vue de l'espace.

La rivière Saskatchewan Nord vue de l'espace. (Source : Union européenne, programme Copernicus; contient des données de la mission Sentinel-2 traitées par Sentinel Hub.)

Cette rivière prend sa source dans les Rocheuses, traverse les Prairies et se jette dans la baie d'Hudson. Elle fait tourner les turbines de plusieurs grandes centrales hydroélectriques et est la seule source d'eau potable d'Edmonton.

Dans les Prairies, la rivière s'écoule sur une faible pente, ce qui signifie que le niveau de la surface de l'eau y varie peu. C'est donc là, plus qu'à tout autre endroit, qu'il sera possible de tester les limites du satellite et sa capacité à mesurer les variations les plus infimes.

Pour voir à obtenir les mesures les plus précises possible, les hydrologues installent des stations le long de la rivière où ils pourront faire des relevés, qui seront comparés avec les données de la mission SWOT.

Réservoir Manicouagan

Le réservoir Manicouagan vu de l'espace.

Le réservoir Manicouagan vu de l'espace. (Source : Union européenne, programme Copernicus; contient des données de la mission Sentinel-2 traitées par Sentinel Hub.)

Bien visible depuis l'espace, ce réservoir est un grand lac annulaire au Québec formé par l'impact d'une météorite il y a des millions d'années. Depuis le milieu des années , c'est un site important de production d'électricité.

La mission SWOT aidera la société d'État responsable des services d'électricité à exploiter tout le potentiel du réservoir. Si les centrales hydroélectriques sont accessibles par la route, d'autres secteurs sont toutefois plus difficiles à atteindre et ne sont accessibles, par exemple, que par hélicoptère.

Prendre des mesures de l'eau aux sites principaux ne permet pas de brosser un tableau complet, car les conditions varient un peu partout dans le réservoir, sensible aux fluctuations du vent et de la pression atmosphérique. Grâce au satellite de la mission SWOT, il sera possible, pour la première fois, de mesurer le niveau de l'eau de l'ensemble du réservoir d'un seul coup.

Estuaire du Saint-Laurent

L'embouchure du Saint-Laurent vue de l'espace.

L'embouchure du Saint-Laurent vue de l'espace. (Source : ASC/NASA.)

Cet estuaire est l'un des plus grands du monde, où l'eau douce et l'eau salée se mêlent avant que le majestueux Saint-Laurent se jette dans le golfe. Le fleuve est une voie de navigation vitale pour le Canada et les États-Unis.

Les chercheurs utiliseront le satellite de la mission SWOT pour mesurer le mouvement des marées, en commençant par la zone entre Québec et Rimouski. Leurs travaux aideront les navires à naviguer, à contenir les déversements d'hydrocarbures et à protéger les baleines noires de l'Atlantique Nord, une espèce en voie de disparition.

Le Saint-Laurent est très large et les marées varient d'un bout à l'autre du fleuve. Jusqu'à présent, les scientifiques étaient limités à des modèles de prévision. Le satellite leur permettra de prendre des mesures, pour la première fois, de la voie navigable dans son ensemble.

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