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Mission Phoenix sur Mars

Lancement :
État : Mission terminée

C'est au cours de la mission de l'atterrisseur martien Phoenix que la région arctique de Mars a été explorée pour la première fois à partir de la surface même de la planète. Phoenix a été lancé du centre spatial Kennedy avec une fusée Delta II à 5 h 26 (HE) le . Il s'est posé le dans Vastitas Borealis, une région près de la calotte boréale, où il a fonctionné pendant plus de cinq mois (bien au-delà de sa vie utile prévue de 90 jours).

En se posant, l'atterrisseur Phoenix a marqué l'arrivée du Canada sur Mars, une première pour notre pays. Une station météorologique de conception canadienne était embarquée sur l'engin pour recueillir quotidiennement des données sur les conditions météorologiques au site d'atterrissage. Les instruments canadiens ont mesuré la température et la pression atmosphérique sur Mars, et ont aussi sondé les nuages, le brouillard et la poussière dans la basse atmosphère martienne. Fait à noter, la station a permis de confirmer qu'il neigeait sur Mars puisqu'elle a détecté des flocons de neige qui tombaient à 4 km d'altitude dans l'atmosphère.

Mission

Phoenix a utilisé son bras robotisé de 2,35 m pour creuser le sol et prélever des échantillons qui ont été analysés à même son laboratoire embarqué. Parmi ses premiers résultats, Phoenix a confirmé la présence de glace d'eau sous la surface martienne, que l'orbiteur Mars Odyssey de la NASA avait déjà détectée depuis l'espace en . Les imageurs de Phoenix ont également transmis plus 25 000 prises de vue, allant de scènes de vastes étendues (avec l'imageur stéréoscopique) à des particules à l'échelle du micromètre (avec le premier microscope à force atomique jamais utilisé ailleurs que sur Terre).

Les premières réalisations scientifiques de Phoenix font avancer les recherches visant à déterminer si le milieu arctique martien a déjà été favorable à la vie. Les analyses effectuées ont permis de découvrir notamment :

Contribution du Canada

Station météorologique

La station météorologique canadienne embarquée sur l'atterrisseur a recueilli quotidiennement des données sur les conditions météorologiques au site d'atterrissage. Cette station a commencé son travail quelques heures seulement après l'atterrissage et a bien fonctionné durant toute la mission. Fourni par l'Université d'Aarhus au Danemark, le capteur de vent installé au sommet du mât de la station a également mesuré la vitesse et la direction du vent. Il a par ailleurs détecté la présence d'au moins un tourbillon de poussière à l'emplacement de Phoenix. Voici les éléments de la station météorologique :

  • Lidar vertical pour sonder l'atmosphère
  • Mât doté de trois thermomètres installés à différentes hauteurs et d'un capteur de vent
  • Baromètre

Objectifs scientifiques

  • Observer les conditions météorologiques au quotidien ainsi que les changements saisonniers.
  • Utiliser les données recueillies sur la température et la pression atmosphérique pour valider les modèles atmosphériques.
  • Analyser la structure et la profondeur de la basse atmosphère afin de recueillir des données sur :
    • l'emplacement, la structure et les propriétés optiques des nuages, du brouillard et des particules de poussière;
    • le cycle saisonnier de l'eau, allant de la glace au sol à la vapeur dans l'atmosphère.

Tel un robot scientifique, Phoenix a recherché de l'eau dans le sol de Mars, analysé la composition chimique et minéralogique du terrain, et étudié l'atmosphère. La station météorologique canadienne reposait sur la plateforme supérieure de l'engin spatial. Elle a suivi au quotidien l'évolution des conditions météorologiques ainsi que les variations saisonnières du climat à l'aide d'un lidar et d'une série de thermomètres, d'un capteur de vent et d'un baromètre. C'était la première fois qu'un lidar était utilisé sur une autre planète.

Station Phoenix

Vue d'artiste des éléments canadiens embarqués sur l'atterrisseur Phoenix : le lidar et le mât (avec les thermomètres) de la station météorologique. (Sources : NASA, JPL-Caltech, MSSS.)

Lidar

Simulation of the Canadian lidar instrument in operation.

Vue d'artiste du lidar canadien en action. (Sources : JPL/NASA, Université de l'Arizona.)

MDA Space Systems de Brampton, en Ontario, qui a travaillé en collaboration avec l'entreprise Optech de Toronto, était l'entrepreneur principal chargé du lidar. De la taille d'une boite à chaussures, le lidar émettait dans l'atmosphère un faisceau de lumière aussi fin qu'un crayon, dont les impulsions se réfléchissaient sur les nuages et la poussière atmosphérique en altitude. Les impulsions lumineuses étaient alors réfléchies vers un télescope optique de 10 centimètres sur l'atterrisseur. Les données obtenues ont permis de déterminer la composition, le mouvement et la taille des nuages et des particules au-dessus de Phoenix.

Pour qu'il puisse traverser une bonne partie de l'atmosphère ténue, le laser était pointé vers le haut, à la verticale, et fonctionnait dans deux longueurs d'onde différentes de manière à obtenir des mesures précises de la hauteur des nuages à 10 mètres près. L'équipe scientifique canadienne activait le laser pendant des périodes de 15 minutes quatre fois par jour dans le but de définir à quelle heure du jour les nuages commençaient à se former au-dessus du site d'atterrissage et de déterminer s'il s'en formait à différentes altitudes à certains moments de la journée. Malgré une alimentation en énergie de seulement 30 watts (capacité maximale de 40 watts), comparable à la puissance d'une simple ampoule électrique, le lidar pouvait émettre son faisceau jusqu'à 20 kilomètres d'altitude dans l'atmosphère martienne.

Lidar canadien

Le lidar canadien. (Sources : NASA, JPL, Université de l'Arizona, Lockheed Martin.)

En balayant et en sondant aussi minutieusement et pour la première fois le ciel au-dessus du pôle martien depuis le sol, les chercheurs canadiens ont pu observer divers phénomènes atmosphériques comme jamais auparavant. Ils ont vu des nuages de glace et de poussière, du brouillard au sol et même des tourbillons de poussière balayer le site d'atterrissage. Les chercheurs utilisent ces données uniques sur cette région de la planète rouge pour mieux comprendre les rouages internes des cycles de l'eau qui passe de l'état de glace à la surface à l'état de vapeur dans l'atmosphère.

Thermomètres et baromètre

Lorsque Phoenix a atterri près de la calotte boréale de Mars, le Soleil était près de son point le plus élevé de l'année et il a fait jour pendant presque 24 heures. Les températures locales variaient de −33 °C à −100 °C.

La station météo était équipée de trois thermomètres, fixés au mât à différents niveaux. Le thermomètre supérieur se trouvait à environ 2,3 m au-dessus du sol.

Ils mesuraient la température en analysant l'effet qu'elle avait sur un courant électrique dans un circuit fermé. C'est le groupe Missions spatiales de MDA (Brampton) qui s'était chargé de leur fabrication.

Le baromètre, à peu près de la taille d'un paquet de cartes, pouvait effectuer des mesures barométriques continues au site d'atterrissage. Il était monté sur le côté d'un boitier électronique installé sur la plateforme de Phoenix.

La pression atmosphérique était équivalente à environ un pour cent de celle observée sur Terre. Les chercheurs ont pu établir une corrélation entre ces données barométriques et les données des autres instruments pour faire des prévisions météorologiques quotidiennes concernant le site d'atterrissage.

Le baromètre a été fourni par l'Institut météorologique de la Finlande (en anglais, finlandais et suédois seulement).

Capteur de vent

Le capteur de vent situé près du sommet du mât, à côté d'un thermomètre, mesurait la direction et la vitesse du vent au site d'atterrissage. Les chercheurs ont dû faire preuve d'imagination et mettre au point un appareil petit et léger composé d'un petit tube et d'une balle. Lorsque la balle se soulevait et s'animait sous l'effet du vent, des caméras stéréoscopiques installées à bord enregistraient ses mouvements. La déviation de la balle indiquait alors la vitesse et la direction du vent.

Capteur de vent

Sources : Agence spatiale canadienne (ASC), Lockheed Martin.

Les vents au site d'atterrissage de Phoenix atteignaient généralement entre 3 et 5 m/s (entre 11 et 18 km/h). Cette moyenne a augmenté à environ 10 m/s (36 km/h) lors des 50 derniers sols de la mission, lorsque l'hiver s'est installé. Les vents ont atteint une vitesse record de 16 m/s (58 km/h).

Le capteur de vent a été mis au point par l'Université d'Aarhus (en anglais et danois seulement) du Danemark avec le soutien des membres de l'équipe scientifique canadienne.

Phoenix

Vue d'artiste de l'atterrisseur Phoenix. (Sources : JPL/NASA, Université de l'Arizona.)

Images

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